Délicate.
Un visage distingué coloré par une peau au teint clair, duveteuse qui la rend douce au toucher, sans défaut. De grands yeux aux iris cuivrés, englobant une pupille charbonneuse aux reflets auburns, cernés de noirs profonds, agrémentés par de long cils. Une bouche marquée, des lèvres rosées et pulpeuses, jasant sur les sujets les plus incongrus, vociférant quand l'instant se propose avec des canines pointues et tranchantes. Un nez menu, abrupt qui lui permet de sentir chacune des odeurs du monde, tant elles sont nombreuses. Une chevelure longue, châtains et ondulés, reflétant les éclats du jour. Des humeurs, des émotions, des sentiments, un caractère propre qui apparait sur son profil et se métamorphose selon le moment présent.

Élancée.
Une belle carrure, svelte, un mètre soixante-dix, cinquante kilogrammes, une poitrine apparente sans tomber dans l’exagération. Une allure frêle, cependant trompeuse de son apparence, masquant une force décuplée autant mentale que physique. De petites mains conciliantes, des ongles soignés par la pose de vernis versatiles. Un extérieur fragile mais qui abrite des muscles puissants, une personnalité caractérielle qui n'attend qu'à être exploitée au grand jour. Frissonnant de désir de découvrir, d'apprécier, d'explorer, de contempler, de profiter de nouvelles contrées, de nouvelles fresques. Un cœur qui bat, un léger souffle qui va-et-vient, une cage thoracique qui se gonfle, une vie.

Singulière.
Des vêtements de couleurs pâles, presque sans vie, amples, étroits, de soie. Des vestes épaisses et fourrées, retenant la chaleur corporelle, semblable à une muraille. Des bagues aux bijoux fantaisistes, aux perles rares, aux coquillages étincelants. De longs colliers aux médaillons symboliques, osseux, dentés. Un large assortiment d'affaires, assemblé de façon personnelle, donnant un aspect unique.

Révoltée.
Telle une fleur qui éclot à l'aube, se balançant au gré de la brise, innocente, pure, naïve. Mensonges. Des airs certainement trop angéliques pour en croire l'authenticité. Rebelle, anarchiste de la société, une société indigne des droits de chacun, limitant la liberté, emprisonnant l'indépendance. Elle se bat contre ça. Avide de délivrance, soif de vivre. Un tempérament de tête brulée, téméraire, mais agréable, gravissant tous les obstacles sur son chemin. Persévérante en cas d'échec.

Être.
Hormis cette sombre partie, la générosité envahie sa personne quand l'être vaut la peine. Dévouée à aider ses semblables mais méfiante des étrangers. Vive et rusée, elle évite fréquemment les conflits qui lui courent après. Néanmoins sa carapace connaît des failles qui laissent les larmes couler le long de son corps en cas d'émotions fortes et oppressantes, ce besoin constant de liberté. Un sourire envoûtant, un regard qui vous plonge dans un autre monde, un monde meilleur, là où règne paix et évasion, un univers irréel.

Paneïwa.
Une planète parmi tant d'autres dans la galaxie. Nous y sommes nés, nous y avons grandis, nous, lycans. Des êtres-humains, aux apparences des plus banales, se transformant quand bon leur semble en loup à part entière, féroce et colossal. Cependant contraints de se métamorphoser lors des pleines lunes ou de saisissement spontané de colère. Ils nous arrivent de ne pas contrôler notre partie bestiale quand nous sommes jeunes ou épuisés. Mais ce n'est pas une entente qui règne, le pouvoir est contrôlé par le chef de meute, une personne abominable, emprisonnant la quasi totalité de la population avec des colliers et des chaînes. Il les force à travailler tels des esclaves pour assouvir ses besoins personnels et ne se prive pas de faire disparaître les révoltés en les tuant, les enfermant ou autres sentences.

Naissance.
Un hiver rude, un vent glacial, des plaines gelées, un tableau mort où aucunes traces de vie ne semblaient résider. Pourtant, une enfant est née, on l'appela Anastasya, second prénom Oksana, issue de la famille Nielsen. Un petit bout adorable et si fragile, mignonne à croquer. Mais ses parents décidèrent d'enfreindre la loi, pour elle, pour leur fille, et de la cacher pour qu'elle ne soit pas réduite à l'esclavagisme. Alors, Anastasya ne vit presque jamais la lumière du jour, vivant dans les ténèbres, ne sortant que la nuit en cachette. Personne, mis à part sa famille, ne connaissait son existence, n'ayant aucuns amis elle était très proche de sa tribu et lui faisait une confiance aveugle.

La louve grandit, voilà maintenant dix-neuf années qu'elle vivait sur ce globe, s'améliorant chaque jour dans la maîtrise de son gène, ou plutôt chaque nuit. Sous forme lycan, elle a un poil brun, pourvu d'une rayure dorsale de deux tons plus foncés, soyeux, puisque la lumière du soleil ne l'a point abimé lors de sa jeunesse, réfléchissant les rayons de la Lune. La routine prenait place dans la vie d'Anastasya, bien que quelques combats pour garder le secret de son entité enrichissaient celle-ci. Bien que la belle connaissait les raisons de ce cache-cache grandeur nature, elle commençait à être lassée. Mais le malheur arriva un triste matin d'automne sur les Nielsen.

Conséquences.
Un réveil agité par les cris accablants, les grognements douloureux, les Nielsen se faisaient attaquer par les gardes du chef. Cette odeur de sang frais, de chair déchirée. La mère Anastasya avait pris soin de fermer à clé la porte de chambre, qui était une cave aménagée, de sa fille en laissant un triste mot sur sa table de chevet.

"Ma chère fille,

Il est trop tard, le chef a sonné l'alerte, nous avons été repérés je ne sais comment, ils ont découvert que tu existes. Je leur ai dit que tu étais partie te promener, ils ne se doutent pas que tu sois dans la cave, je t'en supplie ne sors pas par la porte de ta chambre, il y a une issue creusée sous les planches.

Nous t'aimons, prend soin de toi.
Tes parents."

« Vous êtes tous réveillés ? Parfait. Je me présente : Miranda Stewart.

Vous ne savez pas où vous vous trouvez, c'est normal. Vous êtes à L'Académie Crossway, et vous allez y vivre désormais. Ne me blâmez pas, je n'y suis pour rien, j'ai été dans la même situation que vous avant d'être embauchée ici.

Vous n'êtes plus dans le monde d'où vous veniez. Ici, il vous faudra admettre la présence d'êtres de toutes races, même s'il n'y avait que des humains dans votre dimension d'origine, ou si toute la population y possédait des pouvoirs magiques.

C'est un endroit où, pour une raison que vous ne connaissez pas forcément, vous avez été envoyés. Selon votre monde d'origine, il semblerait que cela puisse être dû à une grave faute commise au sein de votre société, pour un vice qui vous caractérise, ou peut-être même sans raison ; même si nous en apprenons chaque jour un peu plus, nous n'avons pas encore cerné les raisons de votre arrivée ici. Peut-être l'apprendrez-vous un jour.
En bref, ce n'est pas la peine de venir pleurer dans les vêtements du personnel de l'établissement, nous n'y sommes pour rien. Acceptez donc votre arrivée ici.

Bienvenue à Crossway, le lieu où tous les chemins les plus divergents se croisent sans raison apparente. Passez une bonne journée, vous pouvez sortir. »